Nous avons vu comment un phénomène appelé « Inversion Psychologique » peut faire obstacle à la guérison.
Les « Bénéfices Secondaires » sont une forme d’inversion psychologique : le subconscient s’oppose à ce que vous résolviez un problème car il trouve des avantages à le faire perdurer.
Le subconscient est un état psychique dont on a pas conscience mais qui influe sur le comportement : vous pouvez donc déployer des trésors de bonne volonté et d’efforts, s’il est contre… vous n’obtiendrez aucun changement !
Rappel important (déjà souligné dans l’article sur l’Inversion Psychologique ) : notez bien qu’il ne s’agit aucunement de « faiblesse » de votre part car ce phénomène peut exister en vous sans que vous le ressentiez. Des personnes très positives peuvent être « en inversion ».
Des « programmes » en arrière plan
Le cerveau est comme un ordinateur, on y trouve deux types de programmes :
- ceux dont vous connaissez l’existence, que vous choisissez d’ouvrir, d’utiliser puis de fermer (= vos décisions et actions sont conscientes)
- et ceux qui s’exécutent tout seuls, tournent en arrière plan sans que vous décidiez quoi que ce soit, et dont vous ignorez l’utilité, voire l’existence (= le subconscient influence vos décisions et actions)
Ainsi, certains « programmes » peuvent s’être installés un jour dans votre esprit parce qu’il y avait une utilité à le faire (exemple : des croyances auxquelles on adhère étant jeune pour mieux s’intégrer à un groupe). Même s’ils sont devenus inutiles ou contre-productifs, ils continuent de fonctionner quand même tant qu’ils n’ont pas été désactivés.
Un exemple de bénéfices secondaires
Joëlle veut mincir et perdre 15 kg. Elle est très motivée et fait beaucoup d’efforts mais son subconscient voit les choses autrement :
« Et si je perds ces kilos et que…
- je ne sais plus qui je suis ?
- ma peau devient toute flasque et c’est moche ?
- mon mari ne m’aime plus (il dit que mes rondeurs sont jolies) ?
- je perds de l’importance, on ne m’écoute plus ?
- ma famille m’en veut parce qu’on est tous enrobés ?
- je n’ai plus rien à me mettre (je n’ai pas le budget pour une nouvelle garde-robe) ?
- je ne peux plus me faire plaisir en mangeant ?
Comment découvrir les bénéfices secondaires ?
Les questions suivantes vous aideront à découvrir la présence de bénéfices secondaires :
- Quels sont les avantages possibles à conserver ce problème ?
- Quels désavantages pourraient survenir si la solution à ce problème était trouvée ?
- Que s’est-il passé la dernière fois que vous avez mis en place la solution d’un problème ?
- Est-ce que les autres sauront encore qui vous êtes sans ce problème ?
- Est-ce que VOUS saurez encore qui vous êtes, sans ce problème ?
- De quelle manière le fait de ne plus avoir ce problème vous rend sans importance… trop conforme… trop différent ?
- De quelle manière le fait de ne plus avoir ce problème serait malsain… dangereux… cause de stress… cause d’insécurité… d’incertitude… vous basculerait dans l’inconnu ?
- Est-ce que le fait de trouver la solution à votre problème changerait quelque chose dans les attentes que les gens ont envers vous ?
- Est-ce que cela changera VOS attentes envers vous-même ?
Tapoter pour ne plus saboter
Une fois la phase de questionnement terminée, vous pouvez tapoter sur ce que vous avez identifié afin de désactiver tout ce qui fait obstacle au changement désiré.
Un petit test pour finir ?
Allez, je vous le dis tout net : j’ai hésité à publier ce test, partagée entre le pour et le contre…
Le pour : je le trouve intéressant pour identifier certaines tendances auto-destructrices et donc pousser plus loin la découverte de soi.
Le contre : ce test n’est pas à prendre comme une « vérité toute faite » ou une sentence immuable… il indique une TENDANCE (et seulement une tendance !) à un instant T.
Donc je me décide à partager ce test, mais j’insiste sur le fait que tout le monde peut avoir des pensées négatives… alors relativisez vos résultats !!!
Votre tendance à l’auto-sabotage en 30 questions
Michel Kuc, psychothérapeute et auteur de « L’autosabotage, comment ne pas devenir son pire ennemi », propose une échelle d’évaluation des tendances à l’inversion psychologique : elle offre un indice du potentiel de risque, en fonction de la personnalité de chacun.
Choisissez la note qui correspond le mieux à votre personnalité en utilisant cette échelle d’évaluation :
0 => Pas du tout
1 => Un peu (cela m’arrive parfois)
2 => Modérément (j’ai plutôt tendance agir ainsi)
3 => Beaucoup (j’agis souvent ainsi)
4 => Énormément (cette attitude fait partie intégrante de ma personnalité)
- Je suis prêt à tout pour paraître parfait
- Je suis très mal à l’aise si je ne suis pas le meilleur ou le premier en tout
- Je trouve intolérable d’être rejeté
- Je cherche à me montrer bon, tolérant, diplomate, gentil pour ne pas être mal jugé
- J’ai tendance à cacher mes moindre défauts ou au contraire, à les «étaler» sincèrement pour être admiré ou passer pour une personne honnête
- J’ai le sentiment de toujours avoir des comptes à rendre, de devoir justifier mes actes
- Je suis inflexible dans mes opinions, je veux avoir raison à tout prix
- Je me pardonne difficilement mes propres erreurs. Par conséquent, je cherche coûte que coûte à éviter toute erreur
- J’ai un besoin impérieux de dépasser les autres
- Je déteste les gens qui refusent de surmonter leurs faiblesses
- Je cherche constamment la sensation d’être aimé et accepté par tout le monde, de ne jamais être critiqué de toujours être excusé
- Par crainte de paraître agressif, je ne contrarie ni ne m’oppose à personne
- Si quelqu’un réussi quelque chose de mieux que moi, j’ai le sentiment de lui être inférieur et je deviens jaloux
- Lorsque je subi un échec, j’ai tendance à en attribuer la cause à un autre ou au hasard
- J’ai de la difficulté à accepter mon corps tel qu’il est
- De façon générale, je suis assez méfiant avec les gens car je crains d’être abusé ou roulé.
- Je suis porté à rejeter les compliments. Exemple : «Mes succès scolaires?…Non, je n’ai pas de mérite, j’avais un bon professeur.»
- Je me sens mal à l’aise quand on me félicite pour mon élégance. Exemple : «Non, non…c’est l’agencement des couleurs qui vous donne cette impression.»
- Lorsque je converse avec les gens, j’ai tendance à me référer aux autres. Exemple : «Sylvie pense que….» «Mes parent disent que…»
- J’attribue aux autres ce qui doit légitimement me revenir. Exemple : «C’est Paul qui est responsable. Moi, je n’ai fait que l’aider.»
- Je cherche l’approbation des autres quand je formule une opinion. Exemple : «N’est-ce pas Mario ?» «C’est ce que j’affirmais, tu étais là, France ?»
- J’ai tendance à me refuser des choses que je désire parce que je crois ne pas les mériter
- Je renonce à des petits plaisirs comme des fleurs, un repas au restaurant, un champagne de qualité parce que je pense que c’est du gaspillage
- Je suis porté à me retourner quand quelqu’un vocifère en pleine rue : « Salut l’idiot.»
- Je me donne moi-même des surnoms dépréciatifs tels que : gros-lard, ti-cul, cervelle d’oiseau, sac d’os, etc.
- Je suis enclin à penser, quand un ami me fait un cadeau, quelque chose du genre : «il a certainement une faveur à me demander» ou «il gaspille son argent, je ne suis pas digne»
- Lorsque je suis invité, je pense qu’on le fait par charité
- Je pleure facilement et sans raison.
- Je me sens découragé et je me dis que je n’arriverais pas (jamais) à accomplir ou à obtenir ce qui serait avantageux pour moi.
- Je sens que je perds tout intérêt pour les relations sexuelles.
Maintenant faites le total de points obtenus, et consultez l’interprétation ci-dessous : vous aurez une idée de vos tendances à l’inversion psychologique.
Interprétation des résultats
Entre 0 et 30 : vous semblez avoir un fonctionnement qui vous immunise quasiment contre l’autosabotage.
Entre 31 et 60 : Vous devriez analyser franchement toutes vos réactions, car il peut vous arriver de ressentir certains symptômes d’autosabotage.
Entre 61 et 90 : Vous êtes du type à douter de votre potentiel et à associer votre valeur personnelle à vos réalisations. Vous devriez donc vous méfier et essayer de vous corriger.
Entre 91 et 120 : Votre tendance à l’inversion est extrêmement forte. Peut-être êtes-vous déjà en état d’inversion psychologique. On pourrait même dire que vous êtes passé maître en matière d’autosabotage. Sans doute est-ce par crainte de l’échec que vous agissez peu.
Le test est intéressant… je propose de l’utiliser ainsi: lire lentement les items en « scannant » son corps pour y découvrir les émotions / perturbations énergétiques et tapoter dessus !!!!!!!!!!! Bon tapping… cela évitera de se sentir mal en découvrant le résultat 😉
Merci pour ces questions très pertinentes pour détecter les bénéfices secondaires, Caroline.
Pour l’exemple du poids, parfois il peut s’agir d’une protection, particulièrement dans les cas où la personne a vécu des abus.
Et puis il y a aussi ce que j’appelle « le confort dans l’inconfort », on préfère parfois rester dans le connu même inconfortable plutôt que d’aller mieux (vers l’inconnu) et de sortir de sa zone de confort
Moi aussi je préfère souvent rester dans le connu que de sortir de ma zone de confort, l’inconnu fait peur.